Sommet de la SADC à Harare : Une attente congolaise partiellement déçue

01 février 2025 - 05:27
Le vendredi 31 janvier 2025, les chefs d’État de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) se sont réunis à Harare, au Zimbabwe, pour un sommet extraordinaire consacré à la crise sécuritaire persistante dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Par Eugide Abalawi Ndabelnze✍
Cette rencontre, attendue avec espoir par Kinshasa, visait à renforcer l’engagement de la SADC dans la résolution du conflit.
Si les dirigeants régionaux ont réaffirmé leur soutien « indéfectible » à la RDC, les attentes congolaises allaient bien au-delà de cette déclaration de principe.
En effet, Kinshasa espérait une position plus tranchée, notamment une condamnation explicite du Rwanda pour son implication présumée aux côtés du M23.
Un soutien réaffirmé, mais un silence gênant
Lors des discussions, la SADC a réitéré son engagement en faveur de la stabilité en RDC, soulignant l’urgence de trouver une solution durable au conflit.
Félix Tshisekedi, bien que présent en ligne, a pu échanger avec ses homologues, notamment le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays est l’un des plus engagés militairement aux côtés de Kinshasa.
Cependant, une source proche de la présidence congolaise a confié que Kinshasa attendait bien plus qu’un simple message de condamnation.
L’espoir était de voir la SADC adopter une posture plus ferme envers Kigali, en dénonçant ouvertement son rôle présumé dans le soutien au M23 et en exigeant un retrait immédiat de ses forces. Or, sur ce point crucial, le sommet a évité toute prise de position directe.
Un équilibre diplomatique délicat
Ce silence de la SADC illustre les complexités diplomatiques qui entourent la crise congolaise.
Si plusieurs États membres affichent un soutien clair à Kinshasa, d’autres privilégient une approche plus nuancée, soucieux de préserver les équilibres régionaux.
La position de l’Afrique du Sud, par exemple, reste prudente, préférant favoriser la voie diplomatique plutôt qu’une confrontation ouverte avec Kigali.
En outre, cette retenue s’explique par les divisions au sein même de la SADC quant à la meilleure stratégie à adopter.
Certains pays plaident pour une pression accrue sur le Rwanda, tandis que d’autres estiment qu’une condamnation publique risquerait d’aggraver les tensions et de compliquer toute tentative de médiation.
Quelle suite pour Kinshasa ?
Pour Kinshasa, ce sommet laisse un goût amer. Bien que la SADC maintienne son engagement aux côtés de la RDC, l’absence de condamnation explicite du Rwanda est perçue comme une occasion manquée d’accroître la pression diplomatique sur Kigali.
Face à cette situation, la RDC devra redoubler d’efforts sur la scène diplomatique pour obtenir un soutien plus ferme de ses partenaires.
La question reste désormais de savoir si cette prudence de la SADC est temporaire ou si elle reflète une volonté plus profonde de ne pas s’engager dans une confrontation directe avec Kigali.
Dans un contexte où l’insécurité dans l’est de la RDC continue de faire des ravages, l’urgence d’une réponse régionale efficace demeure plus que jamais d’actualité.
Reste à voir si la SADC saura dépasser ses hésitations pour jouer un rôle décisif dans la résolution de ce conflit.
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