Panier de la ménagère à Bukavu : Flambée des prix des denrées de première nécessité

01 février 2025 - 04:35
Depuis plusieurs mois, l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de violents affrontements entre les Forces armées congolaises (FARDC) et le M23.
Par Christian Mufungizi✍
La province du Sud-Kivu, en particulier la ville de Bukavu, subit de plein fouet les conséquences de cette instabilité.
Outre les pertes humaines et les déplacements massifs de population dans les territoires du Sud-Kivu, une crise alimentaire préoccupante s’aggrave de jour en jour, mettant en péril la survie de milliers de ménages.
Un reporter du média L’Essentiel RDC a constaté le vendredi 31 janvier 2025 une augmentation vertigineuse des prix des produits de base dans la commune de Bagira, à Bukavu. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Le prix d’un petit sac de braises, autrefois vendu entre 7 000 et 9 000 francs congolais (FC), a quasiment doublé pour atteindre 15 000 à 16 000 FC.
Le sac de 25 kg de farine de maïs, qui coûtait auparavant 23 000 à 25 000 FC, est désormais négocié à 35 000 FC, soit 70 000 FC pour un sac de 50 kg.
Une mesure d’haricots, qui s’achetait à 3 000 FC, est passée à 4 500 voire 5 000 FC.
Le prix d’un sac de 25 kg de riz s’élève désormais à 22 dollars, tandis que le bidon de 20 litres d’huile d’arachide, vendu à 27 dollars auparavant, se négocie désormais à 30 dollars.
Sur le marché des légumes, la rareté des produits entraîne également une hausse des prix, dont l’origine reste incertaine.
Cette inflation incontrôlée constitue un véritable fardeau pour les ménages à faibles revenus, qui peinent à subvenir à leurs besoins alimentaires quotidiens. Plusieurs facteurs expliquent cette situation alarmante :
L’insécurité et le blocage des axes routiers
La guerre dans l’Est de la RDC a entraîné le contrôle de plusieurs routes d’approvisionnement par le M23 et d’autres groupes armés.
Ces axes, essentiels pour l’acheminement des produits agricoles vers Bukavu, sont devenus inaccessibles, ce qui limite l’arrivée des denrées alimentaires et provoque une flambée des prix.
Une production agricole en chute libre
L’insécurité empêche les agriculteurs d’accéder à leurs champs. Par conséquent, la production locale diminue considérablement, renforçant la dépendance aux importations et aggravant la crise alimentaire.
La spéculation des commerçants
Face à la rareté des produits, certains commerçants profitent de la situation pour augmenter délibérément les prix, rendant l’alimentation encore plus inaccessible pour les plus démunis.
Des conséquences désastreuses sur la population
Cette crise alimentaire affecte profondément la vie des habitants de Bukavu. Pour les familles vivant déjà dans la précarité, se nourrir devient un défi quotidien.
De plus en plus de personnes sont contraintes de réduire la quantité et la qualité de leurs repas, ce qui accroît les risques de malnutrition, notamment chez les enfants et les personnes vulnérables.
Dans certains quartiers, on observe une hausse de la mendicité et du travail des enfants, des familles étant obligées d’envoyer leurs enfants chercher de la nourriture dans les rues.
Les tensions sociales s’intensifient également, car la population, excédée par la situation, exprime de plus en plus son mécontentement.
Face à cette catastrophe humanitaire, il est urgent que des mesures concrètes soient prises.
L’intervention des organisations humanitaires : Des ONG locales et internationales doivent être mobilisées pour fournir une aide alimentaire d’urgence aux populations les plus touchées.
L’engagement du gouvernement provincial et national : Les autorités doivent travailler à la réouverture des axes routiers et garantir la sécurité des zones agricoles afin de relancer la production.
Le contrôle des prix et la lutte contre la spéculation : Des mesures doivent être mises en place pour éviter que les commerçants ne profitent de la crise pour augmenter excessivement les prix.
En définitive, la situation alimentaire à Bukavu est critique et risque de s’aggraver si des actions urgentes ne sont pas entreprises.
La guerre dans l’Est de la RDC, au-delà des combats, a des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne des habitants, notamment sur leur accès à une alimentation suffisante.
L’implication des autorités et de la communauté internationale est essentielle pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus grande.
Lire aussi la charte du Groupe de Presse L'ESSENTIEL RDC. Cliquez ici :
https://lessentielrdc.com/agenda/medias-la-charte-editoriale-du-journal-en-ligne-l-essentiel-rdc-22
Pour plus d'actualité cliquez ici : https://lessentielrdc.com
Pour écouter la radio l'Essentiel en direct, cliquez ici : https://www.radioking.com/play/radio-l-essentiel-co
Se connecter Inscription