Edito : Est-on vraiment intellectuel ou intelligent ?
27 novembre 2024 à 13h19
L'intellectualisme occidental et la domination linguistique imposée par les anciens colons continuent de hanter les esprits des peuples du Sud, les empêchant de se valoriser et de reconnaître la richesse de leur propre culture.
Mobutu, malgré ses défauts, avait bien saisi cette réalité en prenant des décisions radicales pour affirmer l'identité africaine face à la superpuissance linguistique des colonisateurs.
Mais pourquoi donc tant de faux intellectuels s'obstinent-ils à dénigrer leur propre langue et à vouloir imposer coûte que coûte celle de l'ancien colonisateur ?
Comme le disait si justement un célèbre avocat parisien, "En plaidoirie, l'adversaire a toujours tort !".
Cette volonté de s'aligner sur les normes occidentales au détriment de sa propre identité culturelle est le reflet d'une aliénation mentale profonde, d'une auto-sabotage qui empêche toute émancipation réelle.
Pour rompre avec ce schéma toxique, il est primordial de suivre les préceptes de Socrate et de se connaître soi-même.
Se plonger dans son histoire, dans son vécu quotidien, sans concession ni auto-censure, afin de retrouver la fierté et l'estime de soi qui ont été érodées par des siècles de colonisation.
Est-on vraiment intellectuel ou intelligent quand on parle une langue étrangère et surtout celle de ses anciens colons ?
Parler une langue étrangère peut être perçu à la fois comme un signe d'ouverture d'esprit et de curiosité intellectuelle, mais aussi comme une forme de domination culturelle et linguistique.
Dans son célèbre essai "Les Damnés de la terre", Frantz Fanon évoque l'impact de la colonisation sur la construction de l'identité des colonisés, notamment à travers l'apprentissage de la langue du colonisateur.
Il souligne que "lorsque l'oppresseur parle, il devient un universaliste, parce qu'il parle à l'univers" ; une citation qui résonne particulièrement dans le cadre de la domination linguistique imposée par les anciens colonisateurs.
De son côté, l'écrivain Albert Memmi aborde cette question dans son ouvrage "Portrait du colonisé, précédé de portrait du colonisateur".
Il met en lumière la complexité du rapport de force entre colonisateur et colonisé, et souligne que la maîtrise de la langue du colonisateur peut être perçue comme une forme de soumission intellectuelle.
"Parler la langue du colonisateur, c'est se plier à la domination" écrit-il, mettant en lumière les enjeux de pouvoir et de résistance inhérents à l'apprentissage d'une langue étrangère.
C'est en se reconnectant à ses racines, à sa langue maternelle, que l'on pourra enfin briser les chaînes de l'aliénation mentale et accéder à une véritable libération.
Il est temps pour les peuples du Sud de se réapproprier leur culture, leur langue, et de cesser de se plier aux normes imposées par l'Occident.
Car comme le disait si bien Frantz Fanon, "Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir."
Il est grand temps de remplir notre mission, celle de renouer avec notre identité, notre langue et notre histoire, pour enfin s'affranchir des chaines de la colonisation mentale.
Par Eugide Abalawi Ndabelnze✍
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