Dissolution de l'Assemblée nationale en France : Les réactions croisées de la classe politique

10 juin 2024 - 14:09
Le président français Emmanuel Macron a pris tout le monde de court en annonçant dimanche soir la dissolution de l'Assemblée nationale et l'organisation de nouvelles élections législatives.
Par Eugide Abalawi Ndabelnze✍
Cette décision sans précédent survient après la défaite de la majorité présidentielle face à l'extrême droite lors des élections européennes.
Le chef de l'État s'est exprimé lors d'une allocution télévisée pour expliquer sa démarche et annoncer les dates des prochains scrutins.
Des réactions divisées face à cette annonce inattendue
Face à cette décision inattendue, les réactions des différents partis politiques ne se sont pas fait attendre.
Marine Le Pen du Rassemblement national salue la démarche présidentielle qui s'inscrit, selon elle, dans la logique des institutions de la Ve République.
De son côté, François Bayrou du Modem loue le courage d'Emmanuel Macron de prendre ses responsabilités pour sortir le pays d'une situation préoccupante.
Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise affiche quant à lui sa confiance envers le peuple et voit dans cette élection anticipée une occasion de réaffirmer les valeurs d'insoumission de son parti.
Un choix risqué mais assumé pour l'avenir de la France
Emmanuel Macron prend un risque politique en convoquant de nouvelles élections législatives mais il affirme ainsi sa volonté de donner aux Français la possibilité de choisir l'avenir du pays.
Cette décision historique vient remettre en cause le paysage politique actuel et pourrait ouvrir la voie à de grands changements dans la vie politique française.
Les prochaines semaines seront donc cruciales pour l'avenir de la France, avec des élections législatives qui s'annoncent déjà comme un moment clé pour le pays.
La dissolution de l'Assemblée nationale marque un tournant dans la présidence d'Emmanuel Macron et laisse présager un possible bouleversement dans le paysage politique français.
À l'approche des élections, les différents partis devront se mobiliser pour convaincre les électeurs et faire entendre leur voix dans cette nouvelle étape de la vie politique française.
Six dissolutions sous la Vᵉ République
Prérogative présidentielle dans la Constitution de 1958, la dissolution de l'Assemblée nationale, annoncée dimanche par Emmanuel Macron, est la sixième sous la Vᵉ République et ne s'est présentée que huit fois en plus de cent ans.
- Sous de Gaulle en 1962 et 1968
Le 9 octobre 1962, le général de Gaulle dissout l'Assemblée à la suite de l'adoption d'une motion de censure à l'initiative des socialistes, du MRP et des Indépendants, opposés à une révision constitutionnelle visant à instaurer l'élection du président de la République au suffrage universel direct.
Les gaullistes sortent renforcés des élections de novembre 1962, qui permettent au président de constituer une véritable majorité autour de lui.
Le 30 mai 1968, Charles de Gaulle dissout à nouveau l'Assemblée élue un an plus tôt au terme de la longue crise sociale - les « événements » de Mai 68 - qui a ébranlé le pouvoir. Les élections de juin se soldent par un raz de marée de droite, les gaullistes obtenant à eux seuls la majorité absolue.
- Sous Mitterrand en 1981 et 1988
Au lendemain de son investiture présidentielle, le socialiste François Mitterrand dissout, le 22 mai 1981, l'Assemblée nationale élue en mars 1978 où la droite disposait de la majorité absolue. Les socialistes obtiennent la majorité absolue au terme des élections de juin.
Réélu en 1988, M. Mitterrand dissout le 14 mai l'Assemblée élue en mars 1986, où la droite détenait la majorité absolue. Les élections qui suivent ne donnent cette fois qu'une majorité relative aux socialistes.
- Sous Chirac en 1997
« La dissolution n'a jamais été faite pour la convenance du président, mais pour trancher une crise politique », déclare encore Jacques Chirac en 1996.
Mais à partir de mars 1997, quelques voix s'élèvent à droite, en particulier celle du secrétaire général de l'Élysée Dominique de Villepin, pour réclamer des législatives avant l'échéance normale de mars 1998. L'aggravation de la situation économique, alors prévue à tort par de nombreux experts, est leur principal argument : autant organiser des élections avant que les choses n'empirent.
Le 21 avril, le chef de l'État annonce qu'il dissout l'Assemblée, arguant que la France a besoin « dès maintenant » d'un « nouvel élan ». La gauche se lance dans la campagne autour du nouveau concept de « gauche plurielle », regroupant PS, PCF, radicaux de gauche, Verts et Mouvement des citoyens.
Au second tour, elle obtient en juin une majorité de 319 sièges, ouvrant la voie à une cohabitation jusqu'en 2002, la plus longue de la Vᵉ République.
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