Dans la Presse : Fosses communes, Milice Mobondo, élections...

25 mai 2023 à 06h17
Des sujets très intéressants barrent les Unes de la presse écrite en ligne congolaise. Il s'agit de l'identification de plus de 80 fosses communes à Bukavu, présence de la milice Mobondo dans le Kongo Central, la détermination de Kinshasa d'enrayer la violence sous toutes ses formes,
Décryptage : Eugide Abalawi N.✍
Sud-Kivu, "87 fosses communes, 250 familles victimes", extrait du rapport alternatif de SOS Justice présenté au Prix Nobel à Bukavu, informe le web journal https://lessentielrdc.com L'Association SOS Justice s'est entretenue le 24 mai 2023 avec le Prix Nobel de la Paix 2018, le Docteur Denis Mukwege à l'Hôpital de Panzi. Au menu des echanges, le rapport alternatif de cette organisation oeuvrant pour les Droits Humains, la justice pour tous et contre l'impunité vis-à-vis des crimes de masses, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Depuis près de 10 ans, SOS Justice enquête sur les fosses communes et des cimetières de fortune éparpillées à travers la ville de Bukavu et ses périphéries. L'organisation affirme avoir identifié certains noms des victimes dont les restes ont reposé ou reposent encore dans ces fosses. Il est vrai que certains ossements ont été déplacés, la terre retournée à l'endroit et des bâtisses érigées sur des fosses dans la ville de Bukavu, parfois avec le but d'effacer ces preuves. SOS Justice a présenté des photos des sites où les corps des Bukaviens assassinés et d'autres personnes prises entre les feux de l'Afdl et du RCD ont été jetés, pêle-mêle, les uns sur les autres, sans dignité. SOS mène toutes ces actions pour constituer des débuts et des indices des preuves tangibles, préalables à des enquêtes plus fouillées, afin que la mémoire des gens assassinés dans les différentes guerres dites de libération ne tombent pas dans les oubliettes de l'histoire. Ainsi, 87 fosses communes sont déjà identifiées et dans 23 d'entre elles, certaines personnes enterrées bien définies. Cette organisation ne s'arrête pas là, car avec ses moyens du bord, elle a réussi à mettre sur pied quelques comités des survivants, afin que le moment venu, ils se constituent partie civile et attaquent en justice tous leurs bourreaux. L'organisation entend aussi demander au Maire d'envisager débaptiser un Rond- Point de Bukavu et lui donner un nom en souvenir de toutes ces victimes. Le Prix Nobel s'est montré réceptif et a encouragé l'organisation pour ce travail intellectuel. Pour lui, la population congolaise semble être abandonnée à sa triste sort par les grands faiseurs des lois de ce monde. Ça peut se comprendre. Mais le comble, poursuit le Nobel, est cette résignation dans laquelle se retrouve la population congolaise. Ce qui n'augure pas des garanties de non répétition. Ces violences risquent d'être cycliques. Et c'est aujourd'hui que la lutte doit être menée. Et ce, à travers des initiatives telles que celles de SOS Justice. Il a souhaité que SOS Justice soit aux premières loges, lors de l'arrivée du Procureur de la Cour International de Justice, monsieur Karim. Ce dernier est attendu à l'Hôpital de Panzi vers la fin de ce mois de mai. Le Docteur Denis Mukwege a estimé que la population devrait davantage comprendre le sens de la lutte pour la justice transitionnelle. Ce que les délégués de SOS Justice ont promis de réaliser dans les limites de leurs moyens. Rappelons que SOS Justice est une association basée à Bukavu et a déjà présenté le premier draft de son rapport alternatif en 2020 et poursuit ces investigations pour aider la justice à compiler des preuves des massacres pour que les victimes obtiennent justice et que les survivants aient droit à la réparation et à la garantie de non répétition.
Dans l'Ouest du pays, radiookapi.net indique que le ministre de l’Intérieur, sécurité et décentralisation Peter Kazadi, parlant de la milice Mobondo qui sème la terreur dans l’Ouest du pays, a affirmé que cette milice est déjà dans la province du Kongo-Central. Il a souligné que les tireurs des ficelles se trouvent dans les partis politiques et même à l’Assemblée nationale. Peter Kazadi l’a dit au cours de la conférence de presse organisée ce mercredi 24 mai à Kinshasa. La situation sécuritaire dans l’Est et l’Ouest de la RDC, mais aussi le processus électoral ont été au centre de cet échange avec la presse. Selon Peter Kazadi, la milice Mobondo s’attaque à tous les symboles de l’Etat. Ce qui signifie que son objectif est d’affaiblir le pouvoir en place. En ce qui concerne le processus électoral, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur affirme avoir reçu de la CENI, le projet de loi sur la répartition des sièges. Le Processus électoral est donc irréversible, estime-t-il. Répondant à la question relative aux raisons de l’interdiction à Katumbi de se rendre au Kongo-Central, Peter Kazadi dit que cela relevait de l’autorité du gouverneur de cette province.
Dans la même veine, Le Potentiel citant Peter Kazadi, ministre national de l'intérieur écrit, je cite " « On ne laissera personne semer le chaos au nom de la liberté de manifestation… ». Allusion faite aux manifestations de l'opposition à Kinshasa. C’en est aussi le cas du phénomène Mobondo né dans le Mai-Ndombe et qui s’est étendu dans le Kwango, le Kongo Central et à Kinshasa vers Maluku. Il s’agit des jeunes gens initiés et qui pensent qu’ils sont invulnérables aux balles. Ils s’attaquent à tout ce qui est symbole de l’Etat. Ils tuent et incendient tout sur leur passage. A la base, on évoque un conflit de terres et coutumier. Le conflit, selon Peter Kazadi, est entretenu par des hommes politiques pour fragiliser et saboter l’autorité de l’Etat. « Ces hommes politiques se recrutent dans un parti politique qui siège au Parlement », a-t-il révélé. Dans la foulée, Peter Kazadi est d’avis qu’au-delà de la garantie constitutionnelle des manifestations publiques, tout doit se faire sous les orientations des pouvoirs publics. Car, dans tous les cas, le gouvernement de la République, garant de l’ordre public et de la paix sociale, n’entend pas se laisser faire, ni intimider, a-t-il souligné. Comme pour dire, le chantage qui consiste à dire que le pouvoir Tshisekedi est oppressif et dictateur ne passera pas. « Le maître-mot, c’est que le gouvernement ne cédera pas chaque fois qu’il s’agira de maintenir l’ordre public. Un devoir sacré. On ne laissera personne, alors personne, semer le chaos au nom de sa liberté d’opinion ou de mouvement. C’est ce qui se fait partout au monde », a-t-il conclu.
Au sujet des élections, renchérit ouragan.cd, Peter Kazadi, l’ancien conseiller juridique de feu Étienne Tshisekedi révèle qu’il y a des Congolais qui ne veulent pas aller aux élections et c’est ce qui justifie leurs multiples actions désespérées. Il a rassuré que le processus électoral est irréversible : “Pendant que certains pensent que le processus va s’arrêter pour revenir à l’ancien système de partage de pouvoir, j’affirme pas avec force mais avec conviction que le gouvernement fait de son mieux pour que les élections se tiennent dans le délai sans passer par le glissement”. Maître Kazadi a annoncé que la loi sur la répartition des sièges doit être adoptée avant la fin de la session en cours. Il a souligné la volonté de l’exécutif à accompagner la CENI et à respecter son calendrier “en lui donnant les moyens nécessaires pour que les élections se tiennent à la date prévue et dans des bonnes conditions”.
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