Dans la Presse : Attaque d'un avion Sukhoi Su-25 congolais dans le ciel de Goma

25 janvier 2023 à 10h27
L’un de deux avions Sukhoi Su-25 de la force aérienne congolaise a essuyé des tirs au-dessus de Goma, en provenance du Rwanda. C'est le seul sujet qui barre la Une de la presse écrite en ligne congolaise.
Décryptage : E.A✍
Le gouvernement de la République Démocratique du Congo s’est réservé le droit de défendre son territoire national après avoir condamné et dénoncé fermement l’attaque contre l’un de ses avions de chasse SukhoÏ-25 par l’armée rwandaise mardi vers 17 h00 à Goma, au Nord-Kivu, rapporte un communiqué parvenu à l’ACP, Agence congolaise de presse. « Enfin, bien qu’étant engagé dans les différents processus de paix, le gouvernement de la République Démocratique du Congo se réserve le droit légitime de défendre son territoire national et ne se laissera pas faire », note le communiqué du gouvernement. « Cet avion de chasse a été attaqué pendant qu’il entamait son atterrissage sur la piste de l’aéroport international de Goma. Les tirs rwandais ont été dirigés vers un aéronef congolais volant à l’intérieur du territoire congolais. Il n’a nullement survolé l’espace aérien rwandais. L’avion a atterri sans dégâts matériels majeurs », précise la source. Cette attaque, révèle le même document, s’ajoute à l’offensive déclenchée mardi par l’armée rwandaise vers Kitchanga et immédiatement repoussée par les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), renseignant que dans l’entre-temps, il est observé des colonnes de militaires de l’armée rwandaise en provenance du Rwanda pour renforcer les positions de Kibumba et Bwito en prévision d’autres actions criminelles. « Le gouvernement considère cette énième attaque du Rwanda comme une action délibérée d’agression qui équivaut à un acte de guerre n’ayant pour objectif que de saboter les efforts en cours dans la mise en œuvre des actions convenues dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi pour la restauration de la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs », souligne le même communiqué. Face à cette situation qui survient à quelques jours du démarrage des opérations d’enrôlement des électeurs au centre et à l’Est du pays, « le gouvernement appelle l’attention de la communauté internationale sur la nécessité et l’urgence de maintenir la pression sur le Rwanda et le mouvement terroriste M23 pour qu’ils cessent la violence qui risque d’hypothéquer ces opérations en cette année électorale », conclut la source.
Coulant dans la même veine, radiookapi.net de renchérir, le gouvernement congolais condamne et dénonce fermement l’attaque contre l’un de ses avions Sukhoi 25 par l’armée rwandaise ce 24 janvier 2023 à 17h00 à Goma au Nord-Kivu, indique le communiqué signé par le ministère de la Communication et Médias. Selon ce document, cet avion de chasse a été attaqué pendant qu’il entamait son atterrissage sur la piste de l’aéroport international de Goma. « Les tirs rwandais ont été dirigés vers un aéronef congolais volant à l’intérieur du territoire congolais. Il n’a nullement survolé l’espace aérien rwandais. L’avion a atterri sans dégâts matériels majeurs. Cette attaque s’ajoute à l’offensive déclenchée ce matin par l’armée rwandaise vers Kitchanga et immédiatement repoussée par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) », précise le communiqué. Dans l’entre-temps, ajoute le document, il est observé des colonnes de militaires de l’armée rwandaise en provenance du Rwanda pour renforcer les positions de Kibumba et Bwito en prévision d’autres actions criminelles indique le communiqué. Le gouvernement congolais dit considérer cette énième attaque du Rwanda comme une action délibérée d’agression qui équivaut à un acte de guerre n’ayant pour objectif que de saboter les efforts en cours dans la mise en œuvre des actions convenues dans le cadre des processus de Luanda et Nairobi pour la restauration de la paix à l’Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs. Par ailleurs, à quelques jours du démarrage des opérations d’enrôlement des électeurs au Centre et à l’Est du pays, le « Gouvernement appelle l'attention de la communauté internationale sur la nécessité et l'urgence de maintenir la pression sur le Rwanda et le mouvement terroriste M23 pour qu'ils cessent la violence qui risque d'hypothéquer ces opérations en cette année électorale ». Bien qu’étant engagé dans les différents processus de paix, prévient le communiqué, le gouvernement congolais dit se réserver le droit légitime de défendre son territoire national et ne se laissera pas faire.
Kigali pousse loin sa provocation en visant un Sukhoi Su-25 congolais dans le ciel de Goma, s'énerve Le Potentiel. Ainsi, poursuit mon confrère, il s’agit clairement d’une folie qui ne restera pas sans réaction de la part de Kinshasa. L’avion touché est rentré à sa base et a pu donc atterrir à l’aéroport international de Goma. Et le pilote autant professionnel est sorti sain et sauf.
Serait-ce fort de café que d’emprunter à Cicéron son « jusqu’à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience » et de l’appliquer au cas « Kagamé » ? s'interroge Forum des As. La réponse est, à l’évidence, non. Serait-ce abusif de remettre au goût du jour la loi du Talion-œil pour œil, dent pour dent- contenue dans le Code de Hammourabi pour rendre enfin au Rwanda la monnaie de sa pièce ? Poser la question, c’est y répondre. Que de provocations ! Pis, que d’affronts ! Avec le pouvoir rwandais, les limites du tolérable ont déjà explosé. La coupe est déjà pleine depuis des lustres. L’attaque de l’avion de chasse Sukhoï-25 par l’armée rwandaise dans l’espace aérien n’est même plus cette goutte d’eau qui fait déborder le vase. Kinshasa ne saurait donc continuer à ériger le mur des lamentations face à un multi- récidiviste qui n’entend que le langage de la force et non la force du langage. Victime d’un vaste complot dont le Rwanda est la partie visible de l’iceberg, la RDC ne saurait continuellement faire l’économie de la logique de guerre en rêvant d’une solution diplomatique qui ne résulterait pas d’un rapport de force. Cela fait un quart de siècle que la RDC va de sommet en sommet, de feuille de route en feuille de route, d’accord en accord…jusqu’à ce « deal ubuesque minerais-carnet d’adresses » révélé par le désormais ex-conseiller privé du chef de l’Etat sans que la paix ne pointe le bout de son nez. Bien au contre, Kigali et ses nombreux « variants » de service -aujourd’hui M23- ont déjà achevé de démontrer l’idée qu’ils se font des accords signés. Les récents engagements de la feuille de route de Luanda ne font pas exception. Tenue estampillée RDF-Rwanda Defence Force- en bandoulière ou droit dans les bottes de l’Armée rwandaise, les supplétifs du M23 continuent d’ignorer le compromis de la capitale angolaise. Un pied de nez de plus voire de trop à la locution latine « pacta sunt servanda » (les conventions doivent être respectées). Et ce, à la barbe de la communauté internationale en ce compris les organisations sous régionales qui prêchent invariablement ou par principe l’évangile du règlement pacifique des différends avec des termes de référence qui ne rencontrent nullement les intérêts fonciers du peuple congolais. Nulle part, la RDC n’est reconnue expressis verbis comme pays agressé. Pas plus que le M23 n’est désigné comme mouvement terroriste. En clair, le martyr qu’endure le Congo-Kinshasa se heurte à un narratif international qui légitime bien autre chose qu’une guerre d’agression. Ce n’est donc pas par des bla-bla diplomatiques éculés que l’on fera entendre raison au Président rwandais. Puisque, comme le souligne le stratège militaire Clausewitz, « la guerre n’est que la simple continuation de la politique par d’autres moyens », alors « portons la guerre d’où elle vient ».
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