Crise sécuritaire dans l'est de la RDC : Vers un sommet conjoint inédit entre la SADC et l’EAC

01 février 2025 - 05:18
Le vendredi 31 janvier 2025, les chefs d’État de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) se sont réunis en sommet extraordinaire à Harare, au Zimbabwe.
Par Eugide Abalawi Ndabelnze✍
L’objectif de cette rencontre était de faire le point sur la situation sécuritaire toujours préoccupante à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), où l’insécurité chronique continue de peser sur la stabilité de la région.
Bien que le président congolais Félix Tshisekedi ait participé aux discussions en ligne, il a pu échanger avec ses homologues, notamment le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Ce sommet, attendu avec intérêt par les observateurs, a été l’occasion pour la SADC de réaffirmer son soutien « indéfectible » à la RDC face aux violences qui la secouent depuis des décennies.
Une coopération régionale renforcée
Dans une volonté de coordonner davantage les efforts de stabilisation, la SADC a validé une proposition émanant de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) visant à organiser un sommet conjoint entre les deux institutions régionales.
Cette initiative marque une avancée stratégique majeure dans la gestion du conflit congolais, qui mobilise plusieurs acteurs aux approches parfois divergentes.
La nécessité d’une telle concertation est évidente : alors que l’EAC a déjà déployé une force militaire en RDC, cette présence n’a pas suffi à enrayer les violences.
En intégrant la SADC à cette dynamique, les dirigeants africains espèrent harmoniser les actions des différentes coalitions régionales et renforcer leur impact sur le terrain.
Une initiative aux multiples enjeux
Si ce sommet conjoint marque une volonté de rapprochement entre les blocs régionaux, son efficacité reste à démontrer.
La présence militaire de l’EAC en RDC, bien que significative, a été critiquée pour son manque de résultats concrets.
De son côté, la SADC, qui a récemment intensifié son implication dans le conflit, peine elle aussi à proposer une issue définitive.
Ce rapprochement pourrait donc être un tournant décisif, à condition qu’il permette une véritable coordination des stratégies et non une simple juxtaposition d’efforts.
L’un des défis majeurs sera d’aligner les intérêts des différents pays impliqués, certains ayant des visions parfois opposées sur la manière d’aborder la crise congolaise.
Un tournant ou une impasse ?
Ce sommet conjoint entre la SADC et l’EAC pourrait marquer un pas important vers une solution durable pour l’est de la RDC.
Toutefois, il soulève également des questions sur la capacité des organisations régionales africaines à surmonter leurs différends et à proposer une approche unifiée et efficace.
Alors que les populations congolaises continuent de souffrir des conséquences de cette insécurité persistante, l’urgence d’une action concertée ne fait aucun doute.
La réussite de cette initiative dépendra de la volonté des dirigeants à dépasser les intérêts nationaux pour privilégier une paix véritable et durable.
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