Demi-finale Mondial de football : La France face au Maroc mercredi prochain


13 décembre 2022
Les Bleus se sont qualifiés pour la demi-finale en se débarrassant à grand peine des Three Lions (2-1) grâce à des buts de Tchouaméni et Giroud. Ils retrouveront le Maroc mercredi prochain.
Le film du match avec E.A.
Il flottait un parfum mystérieux sur le dernier quart de finale du Mondial qatari programmé au stade Al Bayt de Al-Khor, les trois premiers qualifiés – les sélections argentine, croate et marocaine – ayant fait comprendre aux présents que tout ce qui s’était passé jusqu’ici, depuis les tendances collectives jusqu’aux individualités en passant par la manière de conduire les matchs, ne valait plus rien. On a basculé sur autre chose, la vérité de l’instant, un geste, de toutes petites choses. Le temps s’est réduit.
Et les Bleus ont remporté d’un rien (2-1) la rencontre, se propulsant vers une demi-finale contre une sélection marocaine qu’elle ne prendra pas plus de haut que les superstars de Premier League qu’elle a dominés samedi, parce que ce n’est pas leur genre – jamais. Ils auraient tout aussi bien pu perdre. Ils n’ont été supérieurs en rien, mais pas inférieurs non plus. Le penalty expédié par Kane dans les nuages à dix minutes du terme a scellé ce match-là. L’attaquant de Tottenham n’en manque pourtant jamais.
La rencontre a commencé doucement, la méfiance réciproque brisant tout ce qui pouvait ressembler, de près ou de loin, à un élan. Quelques piques anglaises sur le défenseur droit tricolore Jules Koundé, ciblé comme point faible, deux ou trois courses de Kylian Mbappé pour rappeler les Anglais à leurs devoirs défensifs et la partie voguait gentiment. Et là, un grand boum ! Enorme pétard d’une vingtaine de mètres d’Aurélien Tchouaméni, pourtant moins susceptible que pas mal d’autres de faire basculer la rencontre devant, et les Bleus prenaient les commandes (1-0, 17e).
Harry Kane et consorts ont alors monté le ton. Un coup de VAR favorable (25e), une détente du gardien des Bleus Hugo Lloris sur une mine de Kane (28e), un corner irradiant derrière (29e) : à la demi-heure de jeu, dans l’esprit, ils sont revenus à un souffle. Mais les Bleus ont remis le pied sur le ballon. Ousmane Dembélé et Antoine Griezmann ont sorti la caisse à outils, dévissant (carton jaune pour les deux joueurs) chaque contre-attaque adverse. Dayot Upamecano a pris le dossier Kane en main, livrant un duel incessant à l’attaquant de Tottenham qui, pour le coup, n’a plus trouvé un coin d’ombre.
Le sélectionneur, Didier Deschamps, a pris sa part en harcelant le quatrième arbitre. Bref, les Tricolores l’ont fait à l’expérience, sur l’abnégation beaucoup, Mbappé regardant l’affaire d’un œil souvent amusé. 1-0 aux citrons et les Anglais chiffons, frustrés, conscients de disputer un match qui n’est pas (plus) le bon. Ils ont eu le mérite d’insister. Lloris a déjà nettoyé une frappe de Jude Bellingham sous la barre (47e) quand Tchouaméni, toujours lui, accroche Bukayo Saka dans la surface : Kane remet les siens à hauteur sur penalty (1-1, 53e) et il ne vient alors à personne l’idée de crier à l’injustice. C’est ensuite, au cœur de la seconde mi-temps, que la vérité nous est apparue : ces deux-là se valaient, ou peu s’en faut.
Les Anglais étaient peut-être un poil plus dynamiques, les Bleus plus habités ou retors mais voilà, les mêmes joueurs (on parle de niveau), la même intensité, le même investissement collectif... Olivier Giroud est allé cueillir un centre de Griezmann pour remettre les Bleus devant (78e), Kane a tiré au-dessus un second penalty qui nous est apparu bien généreux même si Théo Hernandez aurait dû maîtriser sa charge sur l’attaquant anglais et on gardera, quand même, les visages déformés de Giroud et Raphaël Varane devant les supporteurs français après le but du premier, une expression de rage qui n’a aucune chance de sortir autre part que lors d’une rencontre de Coupe du monde à couteaux tirés.
Sur le péno, Mbappé a hurlé sa joie et on y a vu une parabole : parfaitement pris par la défense anglaise, il aura traversé la rencontre en témoin. Jusqu’ici, ses coéquipiers le regardaient plutôt faire. L’un dans l’autre, l’équipe de France avance. Elle est à deux matchs de bisser son titre de 2018.
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